Rose s’est toujours sentie intimidée par l’immense demeure des O’Sullivan où résidait Angélique. Soit-disant qu’elle s’était disputée avec ses parents à propos de son lieu d’éducation, la conduisant à devoir habiter chez son oncle et sa tante durant les vacances car ne pouvant pas rentrer en France. Même énervée contre Hermione – surtout depuis leur dernière dispute concernant le nombre d’Optimals qu’elle avait eu face à ceux plus croissants d’Efforts Exceptionnels – elle ne se voyait pas ne pas voir sa mère durant l’année. Alors pendant cinq ans, le temps lui paraissait interminable. Un malaise qu’elle ressentait en plus devant l’imposante bâtisse alors qu’un elfe de maison transplana devant elle pour lui indiquer le chemin du hall. Rosissant, elle se gifla mentalement en se disant qu’elle devait vraiment paraître pour étrange, seule, sa valise en main, et immobile sur le pas de porte.

Entrant à sa suite, elle tente de protester alors que sa valise disparait mais l’allure grandiose et classe l’en empêche. Comme si elle se sentait toute petite, jugée autant que jaugée par les œuvres d’art innombrables parcourant les murs. Parfaitement droite, elle tapote ses doigts l’un contre l’autre en attendant Angélique, croisant elfe de maison mais aucune âme qui vive. En même temps, elle n’avait aucune envie de croiser Daniels ou Emilia après ce qu’Angie lui avait révélé. Ces trolls des montagnes méritaient la pire des sentences… mais elle n’était pas comme Albus ou Hugo. Trop rangée. Trop propre sur elle. Elle n’eut pas le temps de ruminer plus encore ses sombres bougonnements qu’une tornade blonde finit dans ses bras.
Reconnaissant Angie, le sourire de Rose prend automatiquement place sur ses lèvres alors qu’elle resserre les bras autour de sa meilleure amie. Elle est étonnée de la trouver aussi rayonnante mais n’est guère dupe, ce qui la fit resserre encore plus ses bras autour de ses épaules, comme si une simple étreinte pouvait effacer tout le mal ressenti. Mais Angie se retira rapidement, comme si de rien n’était. Replaçant une mèche derrière son oreille, elle est heureuse de voir sa meilleure amie, encore plus de pouvoir partir en vacances avec elle. Les négociations avaient été rudes avec ses parents, Ronald devant intervenir – ainsi que mamie Molly – pour rappeler qu’à leurs dix-sept ans, ils avaient disparu littéralement dans la nature, créant alors le plus effroyable stress que sa grand-mère n’ait jamais connu. Ainsi, Rose promit d’écrire tous les deux jours – rien que çà – pour donner des nouvelles et de les appeler avec le mobile qu’Hermione lui avait acheté. Elle ne savait même pas comment les moldus pouvaient apprécier ce truc. Ca vibrait toutes les cinq minutes, une horreur pour son amour de la tranquillité et de la lecture. Du coup, il était éteint. C’était mieux ainsi.

Elle sourit, l’air un peu gênée. « Mieux, maintenant. » mais ce n’était pas elle qui avait le plus souffert durant le mois de Juillet. « Après tout… On part en vacances toi et moi ! » Elle sautille, telle une hystérique, détonnant par rapport à l’instant d’avant, resserrant Angie dans ses bras. Remarquant l’air de l’elfe de maison, elle baisse d’un ton en rosissant, prenant conscience de son comportement déplacé dans une telle maisonnée.
« Alors, on part où ? » lui demande-t-elle en prenant ses mains entre les siennes avant d’éclater de rire. « Non parce que tu ne m’as dit de ne prendre qu’un maillot de bain. C’est un peu léger quand même. » Elle croise les bras, mi- sévère, mi-amusée par la situation. Ce n’était pas dans ses habitudes de ne rien contrôler, ne rien savoir et si c’était sans Angélique, elle n’aurait jamais tenté l’aventure. A regret, surement. Car au final, la liberté, c’était tout ce à quoi elle aspirait.